Calculer un escalier droit

Vous souhaitez vous lancer dans la réalisation d'un escalier en métal et bois ?
Afin que votre projet se déroule au mieux, voici quelques conseils techniques pour dimensionner votre escalier.

Bien qu'assez simple en soi au premier abord, la conception d'un escalier peut vite devenir un casse-tête en fonction des contraintes et des dimensions du chantier (longueur de recul faible, trémie étroite, porte ou fenêtre à éviter,...) !

1. Dans un premier temps, vous devez donc être en possession de quelques données indispensables :

=> La hauteur à franchir, de sol à sol fini (attention à prendre en compte les épaisseurs des futurs sols : sous couche, parquet, colle, carrelage,.. afin d'éviter des variations de hauteur sur les premières et dernières marches)
=> La longueur de la trémie, s'il y en a une. Celle-ci va conditionner la longueur maximale de l'escalier car vous devrez vous assurer que l'échappée reste suffisante afin de pouvoir emprunter l'escalier sans vous cogner la tête
=> Le reculement maxi de l'escalier. Cette cote sera dimensionnée par les éventuelles cloisons ou portes présentes à proximité du départ de l'escalier.
=> La hauteur sous plafond. Cette cote va directement influencer l'échappée. A plus le plafond sera bas, à moins l'escalier pourra s'étendre au-delà de l'aplomb de la trémie.

On se rend compte finalement que la longueur de reculement de l'escalier sera définie soit par votre ouverture de trémie, soit par la présence d'un obstacle à proximité de l'escalier (porte, cloison, ...).

Vous avez relevé les différentes mesures sur chantier ? Vous pouvez maintenant calculer et optimiser votre escalier !

2. Cette étape consiste à définir le nombre de marches, leurs hauteurs et leurs girons en respectant les contraintes relevées sur chantier.

Le giron est la cote horizontale entre deux nez de marche. Il ne faut pas le confondre avec la profondeur de la marche qui elle englobe le recouvrement. Pour être confortable, l'escalier doit respecter la loi de Blondel (ou loi "du pas de foulée") qui définit un rapport hauteur / profondeur de marche optimum.

=> Loi de Blondel : 2H + G
Ce rapport hauteur / profondeur correspond à 2 hauteurs de marche + 1 giron. Il doit être compris entre 57 et 64 cm.
57 cm < 2 x hauteur de marche (cm) + 1 x giron (cm) < 64 cm
Remarque : si vous travaillez en mm, pensez à adapter la formule :
570 mm < 2 x hauteur de marche (mm) + 1 x giron (mm) < 640 mm

* Cas d'un escalier sans trémie
Pour rappel, la trémie est l'ouverture créée dans la dalle supérieure qui servira au passage des utilisateurs de l'escalier.
Lorsqu'il n'y a pas de trémie (accès par mezzanine par exemple), la contrainte à prendre en compte pour dimensionner l'escalier sera la longueur de reculement (longueur d'emprise au sol de l'escalier).

* Cas d'un escalier avec contrainte de trémie
Un escalier droit est déterminé par son nombre de marches, la hauteur constante entre chacune de ses marches et la valeur du giron (la distance entre 2 nez de marche).
La hauteur d'une marche d'un escalier doit être comprise entre 16 et 20m. Une hauteur idéale étant de 17 cm.
Plus la hauteur de la marche sera importante, plus l'escalier sera "raide".
D'autre part, le giron doit être supérieur à 24 cm pour assurer le confort de l'escalier, sans excéder toutefois 35 cm.
Nous appliquons la formule de Blondel : 2 hauteurs de marche + 1 giron doit être compris entre 57 et 64 cm, avec une fourchette idéale comprise entre 61 et 63 cm.

Avec cet outil de calcul d'escalier, nous essayons de "viser" la valeur de 61 cm comme résultat de la formule de Blondel.
C'est la valeur qui est couramment employée dans le bâtiment.

Conseils :
- Le recul est essentiel pour obtenir un escalier confortable. Si vous êtes contraint par le manque de place, vous serez obligé de réduire le giron et d'augmenter la hauteur des marches.
Le recul est la distance horizontale maximale dont vous pouvez vous reculer par rapport au point d'arrivée de l'escalier. Il est nécessaire que cette distance soit suffisamment grande afin que l'escalier soit confortable (il faut aussi que la hauteur des marches soit proche de 17 cm).
Si votre recul n'est pas suffisant, par exemple vous êtes gêné par un mur, il faudra alors diminuer le nombre de marches et augmenter leur hauteur.
L'escalier est alors trop raide. De la même façon, si le giron est trop grand, on risque de devoir faire plus d'une foulée par marche et l'escalier ne sera pas confortable. Il faut trouver le meilleur compromis entre giron, hauteur de marche et recul.