COMMENT PRENDRE LES MESURES D'UN ESCALIER ?

Vous souhaitez implanter un escalier à l'intérieur ou à l'extérieur de votre logement ?

Vous aurez besoin de prendre plusieurs mesures pour vous assurer qu'il s'adaptera parfaitement à l'espace disponible et qu'il soit sûr à utiliser.

L'étape de prise de côtes s'impose donc et ne doit pas être négligée car elle va directement conditionner le résultat final.

Voici nos conseils pour une prise de côtes réussie.

A quel moment dois-je réaliser la prise de cotes ?

L'idéal est de réaliser la prise de côtes une fois que l'environnement à proximité de l'escalier est terminé ou du moins le plus avancé possible : sols finis, trémie ouverte, plafond terminé, cloisons réalisées, porte, fenêtre et couloir définis, interrupteurs, prises et plinthes installés.

Cela permettra de réaliser une prise de cotes précise et de tenir compte de tous les défauts potentiels : faux niveaux des sols, trémie non perpendiculaire, murs de biais, porte ou cloison décalés par rapport au plan de départ,...

Quels outils seront nécessaires ?

Munissez vous de :

• un mètre à ruban
• un télémètre laser si vous en possédez un
• un niveau à bulle
• une règle de maçon
• une équerre ou fausse équerre
• Stylo et cahier pour vos croquis.

Pour éviter les erreurs, mesurez chaque dimension au moins 2 fois pour confirmer la précision. Cela vous permettra également de détecter et corriger d'éventuelles incohérences.

Lors de la prise de cotes, veillez à être concentré et à ne pas vous laissez distraire par une personne sur le chantier : une erreur de cotes est vite arrivée !

Réalisez des croquis clairs et attention à écrire lisiblement les valeurs, surtout si la prise de côte est destinée à une personne autre que vous qui utilisera les données recueillies pour dessiner le plan de fabrication.

Dernier conseil, attention aux unités. Relevez et inscrivez toutes vos cotes dans la même unité afin de ne pas créer d'ambiguïté. De préférence le millimètre est requis pour une bonne précision.

1 m = 100 cm = 1000 mm

1020 mm = 1.02 m

1210 mm = 1.21 m

Les côtes à relever sur le chantier :

1. La hauteur à franchir (ou hauteur de sol à sol fini) :

C'est la hauteur du sol fini du rez-de-chaussée au sol fini de l'étage, revêtements de sol inclus.

Si vous relevez les cotes à un moment où les revêtements de sol ne sont pas faits, pensez à les indiquer sur votre croquis et à indiquer les hauteurs théoriques (exemple : chape + 70 mm, colle +10 mm, carrelage +12 mm).

Cette cote demande de l'attention. Si elle est mal mesurée ou évaluée, vos hauteurs de marches ne seront pas bonnes.

Il faudra contrôler le niveau du sol et en tenir compte. L'idéal est de mesurer la hauteur à franchir au niveau de l'emplacement de départ envisagé par l'escalier et non de mesure la hauteur à l'aplomb direct de la trémie.

Sur l'exemple ci-dessous, on peut observer que le sol n'est pas de niveau. Il faut donc prendre la hauteur à franchir entre les points A et C (qui sont les points de départ et d'arrivée de l'escalier) et non A et B qui sont les points à l'aplomb de la trémie.

2. La trémie : c'est l'ouverture créée dans le plancher entre 2 étages afin de permettre l'installation de l'escalier et la circulation entre les 2 niveaux. Elle peut être de différente forme : carrée, rectangulaire ou en "L".

Vous devrez mesurer toutes les longueurs de la trémie y compris les diagonales afin de vous assurez que l'ouverture est rectangulaire.

Si vous disposez d'un rapporteur d'angle, vous pourrez contrôler les 4 angles également.

Pensez également à repérer sur votre croquis le côté d'arrivée prévu pour votre escalier.

3. Le reculement : également appelé encombrement ou longueur de recul, c'est la mesure de la longueur entre la première et la dernière marche de  l'escalier prise horizontalement au sol. Cette cote sera conditionnée par vos contraintes intérieures : mur, porte, couloir à proximité de l'escalier

Attention : si votre escalier arrive contre un mur, pensez à laisser la place suffisante pour vous présenter devant avant de l'emprunter. Vous devrez donc réduire la longueur de recul.

Sur l'exemple ci-dessous, on peut voir que l'angle de la cloison verte a défini la longueur maximale de recul de la seconde volée de l'escalier. Cela, dans le but d'éviter à l'escalier de déborder sur le salon et d'offrir un côté esthétique plus abouti : les marches de la première volée sont alignées avec la cloison !

4. La hauteur sous plafond : c'est la distance entre le sol fini (revêtement de sol inclus) et le plafond fini.

Cette cote servira par la suite à déterminer la hauteur d'échappée qui permet de monter l'escalier sans avoir à baisser la tête pour ne pas se cogner au plafond.

Il faut donc la prendre du côté du départ de l'escalier afin de s'affranchir des éventuels faux niveaux.

Si le plafond n'est pas terminé, il faudra prendre en compte les différentes couches : isolation, vide, rail, plaque de placo, OSP, etc.

5. La largeur de l'escalier : la largeur minimale de passage peut aller de 700 mm pour un petit escalier jusqu'à 1,10 m pour les plus grands.

L'escalier n'aura pas tout à fait la même largeur que votre trémie, il faut faire attention à bien laisser l'espace nécessaire pour que la main d'une personne puisse passer sur la rampe d'escalier, 3 cm minimum.

6. L'épaisseur de dalle ou de la solive qui va reprendre la fixation de l'escalier : cette cote va définir où positionner vos trous de fixation de l'escalier sur la partie haute.

Il est conseillé de réaliser un croquis avec les différentes couches et leurs épaisseurs. Exemple : parquet : 12 mm, sous couche : 2 mm, chape : 70 mm, dalle béton : 220 mm afin de positionner par la suite les platines de fixation au bon endroit (dans la dalle et non pas dans la chape de ce cas  !)

Voilà votre prise de cotes est terminée :)

L'étape suivante va consister, à partir des données précédentes à identifier les types d'escalier :

• escalier droit ?
• escalier quart tournant bas, milieu ou haut ? Gauche ou droit ?
• escalier avec marches balancées ou palier de repos ?
• escalier deux quart tournant ?
• escalier hélicoïdal ?

et à dimensionner l'escalier :

• nombre de marches,
• hauteur des marches,
• giron des marches,
• angle d'inclinaison,
• valeur de l'échappée,
• longueur de recul réelle,

Cette prochaine étape sera présentée dans un prochain post ! :)

Bons travaux et à bientôt sur metalenkit !